Les blagues Belges du HBFC en hommage aux victimes de Bruxelles.
A l’annonce du tirage au sort, on avait cru à une bonne vieille blague Belge de la part de la Ligue : le HBFC tomberait sur les Jeunes du Stade de Pedro ! Quand on connaît la rigidité de la Ligue et quand on sait que Pedro est venu en personne assister au tirage au sort pour éviter l’arnaque de la boule chaude, on se doute qu’il n’y avait pas de blague belge là-dessous. Qu’importe, en hommage aux victimes de Bruxelles du 22 mars, le HBFC décidait de faire un match spécial « blagues belges » le samedi qui précédait…
L’équipe du HBFC décidait de se donner RDV à 11h45, heure très précoce s’il en est. Une fois n’est pas coutume, ma foi, tout le monde arrivait à l’heure une fois. Inquiet de ne pas voir Man Wai, Wistit demandait à tous : « Milou la muraille ? ». Sous le regard incompréhensif de tous ses coéquipiers, Wistit reformulait sa question, 1ère blague belge de la journée : « Milou la muraille ? ». Ne voyant personne rigoler, Wistit était obligé de mettre un terme à ce suspens humoristique et décidait finalement d’expliquer sa blague : « Mais elle est où la muraille ? Milou… mais elle est où, c’est parce que ça se ressemble quand on le dit vite… et comme Milou est belge… enfin j’veux dire… ». Coupant court aux explications laborieuses de Wistit, la muraille franchissait la porte avec entrain. Comme tout le reste de l’équipe, Man Wai avait la frite. Quel plus bel hommage aux Belges que d’avoir la frite un jour de match contre JDS ? Dans la joie et la bonne humeur, les joueurs du H se changeaient, certains allaient Manneken-Pisser un bol aux WC, quand Wistit lisait à tous la pancarte sur la porte des vestiaires : « Les mecs, pour les douches c’est la Daesh ! » Cette fois, tout le monde avait compris que c’était la dèche question eau et que l’on ne pourrait pas prendre de douche après le match… la bonne blague du stade de la mairie de Paris… « Pray for Paris with shower everywhere une fois ! », tentait Wistit dans un anglais à l’accent belge. « Leffe tomber, ça n’arrivera jamais ! », lui répondait un Benj qui se demandait si c’était bien lui qui était l’auteur d’une si bonne répartie. Comme pour se justifier face au regard étonné de Gayo, il expliquait fièrement : « j’ai beaucoup plus de facilités à faire des blagues à l’oral que sur le forum du H car les fautes à l’oraux ça se voit moins ! ». Dans la foulée, quand Ludo annonçait à tous que Mathias était forfait, Guillou ne se gênait pas de proposer de mettre « Mishy en pointe ». Proposition accueillie avec un certain scepticisme par toute l’assemblée. Polo s’emparait alors d’une grande feuille de papier, qu'il scotchait au mur, puis d’un feutre, et inscrivait noir sur blanc la compo du jour. « Les mecs, je vous conseille la formule entrée-plat, avec en entrée des moules pour tout le monde, en plat principal des frites, le tout servi avec une bonne bière brassée maison… non je déconne : la formule, ce sera un 4-1-3-2 », lançait Polo, avant d’expliquer les rôles de chacun. Attendant un silence pour placer sa blague, Wistit tentait soudain : « Et Hoegaarden, on met la muraille ? ». Décidément très inspiré par Man Wai pour faire ses blagues, Wistit croyait voir quelques sourires. Comprenant qu’il n’en était rien, il se devait de s’expliquer : « C’est parce que j’ai mal prononcé, je voulais dire Hoegaarden… au gardien… Hoeggarden, enfin… on pourrait mettre Man Wai, non ? ». Sans broncher, Polo continuait son discours. En clin d’œil, il disait à tous qu’ils joueraient aujourd’hui avec les maillots Diables Rouges, et Wistit enrageait de ne pas avoir trouvé la blague plus tôt. Il hésitait à proposer un « café Liégeois » aux remplaçants, puis à annoncer aux attaquants que « dans le foot, il n’y a pas de Hazard », avant de se raviser et de souhaiter bonne chance à tous.
1ère mi-temps.
Le coup d’envoi était donné depuis à peine 3 minutes que déjà, on voyait JDS dangereux. Un centre lointain de la droite vers le 2ème poteau : l’attaquant totalement seul plaçait une volée du gauche. Toute la défense était prise de court mais heureusement, sa reprise mal ajustée passait au-dessus. « C’est pas comme en Belgique, ici les tirs sont ratés », pensait très fortement Wistit.
Venait ensuite une succession de charges et tacles agressifs du HBFC pour reprendre possession du jeu et marquer son emprise morale. Le fameux tacle 2 pieds décollés de Polo qui « joue le ballon », les fameuses têtes des uns et des autres qui laissent trainer les coudes mais qui « jouent le ballon ». Pas de carton jaune, un miracle et une vraie aubaine pour le H car cette agressivité lui permettait de montrer qu’il était là et faisait même douter les JDS. Sur le banc de touche, Pedro criait : « Eh l’arbitre ! Vous savez comment on appelle un tacle du HBFC en Belgique ? Un attentat ! ». Perplexe, l’arbitre reprenait son petit bonhomme de chemin.
Le HBFC prenait alors le jeu à son compte. Ballons qui tournaient bien derrière, qui ressortaient bien. En face, le danger venait surtout de la gauche, avec le petit asiatique arrière gauche ultra rapide. Mais Ivara très vigilent coupait toutes ses courses, et lui lançait même, après un tacle rageur : « Eh mec, tu sais comment on t’appelle en Belgique ? Le Jaune du Stade ! », provoquant les hi hi hi de Wistit même si la blague n'avait aucun rapport avec la Belgique.
Aux avant-postes du HBFC, Guillaume peinait à trouver les espaces, lui qui cavalait pourtant énormément (presque autant que Salah Abdeslam). Et pour cause : il avait été victime d’une terrible élongation sur ses accélérations lors de l’échauffement. Visiblement, ça lui faisait de plus en plus en plus mal et il boitait de plus en plus (presque autant que Salah Abdeslam). Il s’illustrait cependant sur une belle occasion injustement avortée par l’arbitre : après une passe côté droit, Guillaume contrôlait en repiquant dans l’axe et, après un contre favorable, il se retrouvait en situation idéale. Il avait le champ libre et les buts grand-ouverts face à lui. Malgré son problème d’élongation, on se disait alors qu’il n’aurait aucun mal à aller ajuster le gardien. Mais l’arbitre décidait de siffler une faute de Guillaume, une décision très étrange au vu du faible contact. « Bachi-bouzouk ! », s’écriait Guillaume.
Plus tard, au même endroit, Ludo contrôlait un ballon et, plutôt que de placer la frappe que tout le monde attendait, il décidait de lober le gardien avancé. Le ballon venait lécher la transversale pour ce qui aurait été un bijou de but en or massif avec diamant 18 carats offert aux JDS. Une sorte de demande en mariage officielle de Ludo envers Pedro. Mais on restait à 0-0, pas de mariage, pas même de fiançailles, le rythme retombait un peu et on s’en tenait donc à une bonne vieille levrette sur la banquette arrière de la Xantia de Pedro.
Contrairement au Roi Philippe Léopold Louis Marie de Belgique, Guillaume décidait d’abdiquer. Il cédait sa place au Prince Guilhem Louis Auguste Archibald de Stockholm, rebaptisé Guillou par le peuple Rouge et Noir. Dépourvu de pointe dans l’axe, le HBFC se retrouvait quasiment à jouer avec 5 milieux, Guillou et Sofiane revenant sans cesse aider leurs 3 camarades prévus à ce poste. Ludo venait mettre une frappe de loin, côté gauche. Seule action « franche » du H. Hormis quelques relances hasardeuses de Benj dans l’axe, le HBFC tenait plutôt bien le ballon, mais n’en faisait rien. Il faut dire qu’en face, le solide défenseur noir en faisait voir de toutes les couleurs à ses adversaires, s’imposant en toute décontraction sur tout ce qui venait.
A 20 secondes de la mi-temps, une action anodine venait anéantir les rouges et noirs : un ballon qui allait mourir en sortie de but et que Ivara cherchait à accompagner, là où il aurait mieux fait de dégager en touche ou en corner. Pressé par l’attaquant, il perdait bêtement la balle, un centre parvenait alors dans la surface et déstabilisait l’arrière-garde du HBFC. Un tacle rageur de Wistit dans les pieds de l’attaquant écartait le danger au point de penalty, et évitait à Man Wai le face à face, mais pas pour longtemps : la balle revenait immédiatement dans les pieds de l’autre attaquant, qui n’avait plus qu’à ajuster. La meilleure blague Belge de la journée venait donc d’être faite, et elle ne faisait pas vraiment rire les Visiteurs.
1-0 pour les Locaux, et l’arbitre sifflait immédiatement la mi-temps. C’était très cher payé mais Pedro se régalait. Et puisque c’était offert par la maison, il demandait à ses joueurs de se goinfrer en 2è mi-temps (un peu comme quand il avait emmené ses enfants au Léon de Bruxelles de Melun avec buffet à volonté… le petit avait vomi mais c’était pas grave puisque c’était gratuit).
2ème mi-temps.
Comme souvent cette saison, la 2ème mi-temps du HBFC ne verrait quasiment jamais le jour. Une pale copie de la 1ère, avec un ballon toujours bien gardé, qui circulait plutôt bien, mais qui restait totalement stérile. Une domination du H qui était comme le H de Hoegaarden : inutile. Ça allait même de mal en pis (et sans Manneken). On notait certains agacements et certaines paroles déplacées qui ne laissaient présager rien de bon. Notamment cette action où Guillou, agacé de ne pas avoir reçu le ballon de la manière dont il le souhaitait, se désintéressait du ballon pourtant resté en jeu, s’arrêtait de jouer pour crier ses reproches à tous, alors même que Polo lui remettait le ballon dans l’espace vide devant lui. Un décalage de Polo qui, pour le coup, aurait pu faire mouche, un comble !
On pouvait noter, comme autre et dernier regret, cette injustice sur une action de Sofiane : bien lancé en profondeur, il s’en allait seul défier le gardien, mais l’arbitre central décidait de suivre son arbitre de touche signalant un hors-jeu. Un hors-jeu bien entendu imaginaire, mais qui empêchait le 1-1 de façon bien réelle et qui laissait quelques remords bien palpables. Après cela, il fallait quand même pointer du doigt l’impuissance des rouges et noirs, sans véritable attaquant et donc sans occasion franche. On voyait quelques petits ponts inutiles être tentés, quelques engueulades encore, ou gestes de dépit. Côté JDS, le libéro black se régalait : il sortait tout proprement.
Venait alors le coup de massue : sur une action une nouvelle fois anodine côté droit, Benj cherchait à faire la meilleure blague belge de la journée… et y parvenait. Il faisait mine de vouloir éliminer son attaquant direct par une espèce de talonnade petit-pont on ne sait quoi… un geste maladroit, malvenu, et un ballon perdu aussitôt mis à profit par l’attaquant, qui centrait dans l’axe. Man Wai repoussait le ballon mais Yannick cafouillait et le rendait au 2è attaquant, qui n’avait plus qu’à ajuster le but vide. Une confusion totale, à mi-chemin entre Pierre Richard pour la maladresse et Talal El Karkouri pour l’excès de zèle. A 2-0, comme on dit à Molenbeek, « la messe était dite ». Il n’y avait plus qu’à patienter que l’arbitre siffle la fin du match et abrège les souffrances du HBFC, qui tentait quand même 2 ou 3 assauts de dépit dans les 5 dernières minutes. Assauts une nouvelle fois stériles bien entendu.
Tandis que Pedro filait direct dans sa banlieue en Xantia après avoir relu 10 fois la feuille de match pour vérifier le score et l’avoir placée sous scellé, tandis que le H allait ensuite prendre une bonne douche légionelleuse, les joueurs de JDS offraient avec gentillesse aux Rouges et Noirs une bonne bière Corona sucrée pour faire passer leur amertume. En cette période tragique, le H aurait préféré une bonne bière Belge, mais qu’importe, il irait s’en mettre d’autres sous le gosier le reste de la soirée. Et quitte à être privé de demi, il irait aussi se prendre des pintes...
Malgré ces 2 buts gaguesques et les actions de Guillaume et Sofiane injustement avortées, on ne peut même pas avoir de vrais regrets côté Rouges et Noirs (c’est dire). On est forcés d’avouer que JDS, plus cohérent, plus abouti, plus homogène, mérite sa victoire. Quand il a toujours manqué quelque chose au H (un attaquant, la chance, la dernière passe, l’honnêteté de l’arbitre de touche ou la vista de l’arbitre central), il n’a pas souvent manqué grand-chose à JDS, qui a su faire preuve de réalisme par 2 fois, ce qui n’est finalement pas rien. Force est de le constater.
En bonne aviatrice qu’elle est, Hélène Boucher espère que ce coup d’arrêt ne brisera pas les ailes du HBFC et que, comme pour l’aéroport de Bruxelles, les vols pourront reprendre très bientôt.