« Franchement elle est super cette victoire. Je pense que même chez IDclic, avec Tonio arrière gauche, Beussé défenseur central et Nico en pointe, j’en avais pas connu d’aussi belles. D’ailleurs, je crois que je vais me tatouer la date de la victoire sur les pecs (si ça en intéresse certains, n’hésitez pas, mon cousin peut vous faire un prix). J’ai fait un super match moi aussi, j’ai sorti de beaux ballons. Sur le but j’ai rien pu faire, c’est pas de ma faute : Yannick me crie « Laisse ! » alors que j’avais crié « J’ai ! » en prem’s. Pas grave, j’ai quand même brillé dans ce match. Mais au fait, il se jouera quand le match ? Vous pourrez m’envoyer un sms pour savoir si je peux être là ? Merci. »
Dadou, gardien en Championnat (à l’ouest)
« Ça fait du bien d’être le héros du match. C’est pas vraiment pour me la raconter que je dis ça, vous me connaissez : en tant qu’Asiat je continuerai à rester humble et discret toute ma vie, à pas la ramener dans les vestiaires, c’est dans mes gênes. Non, c’est juste que je vais enfin pouvoir avoir la paix avec Yannick, il va enfin arrêter de me gueuler dessus à l’entrainement. Polo pareil : « Man Wai bouge-toi le cul, Man Wai putain ton contrôle, Man Wai bordel plus vite ! », tout ça c’est fini pour un bon moment. Maintenant, ça va chanter « Et la muraille c’est Man Wai » jusqu’en 2028 (soit 13 770 en calendrier chinois !). Ça me fera des vacances. Bon, c’est vrai que même ce chant à ma gloire est un peu limite… voire raciste : la référence à la muraille de Chine alors que je suis même pas Chinois mais Hong-Kongais, et de surcroit Français avant tout, j’avoue que les clichés ont encore de beaux jours devant eux. Mais l’essentiel, je le répète, c’est que Yannick arrête de me gueuler dessus le mercredi. C’est vrai, si on résume le match, à part 1 ou 2 sorties à l’ouest (ou à l’est, comme vous voulez), avec les classiques ballons aériens qui passent à travers, on peut dire que je suis le héros du match. La barraqua, avec cette barre en 2ème mi-temps (la chance des grands), un coup-franc en 1ère mi-temps qui frôle la lulu, puis un penalty presque arrêté dans le temps réglementaire, et enfin 3 ballons arrêtés dans les tirs aux buts, zéro encaissé… ça c’est la classe ! C’est tout ce qu’on nêm, j’ai mené le match à la baguette, j’ai débridé le HBFC et les adversaires ont ri jaune ! ah ah ! Je peux pas les saquer ceux-là ! »
Man Wai, gardien en Coupe (à l’est)
« J’en reviens pas que les mecs aient vraiment cru que c’était moi qui avais joué le match ! Non mais sérieux ! Ils ont pas trouvé ça étrange un Ivara qui gueule pas du match, qui s’énerve pas, qui ne s’agace pas qu’on joue toujours à gauche, qui ne réclame pas tous les ballons à droite sous peine de quitter le terrain ??? Les cons ! En tout cas, merci à mon jumeau Yoann d’avoir assuré l’intérim. Il s’est débrouillé comme un chef et ils n’y ont vu que du feu. Les mêmes tacles appuyés, les mêmes ballons pris de la tête sur des mecs qui mesurent 15 cm de plus, les mêmes débordements le long de la touche, les mêmes dédoublements avec Ouss, et parfois les mêmes centres tendus. Un vrai jumeau, quoi ! Il m’a bien dépanné sur ce coup, car j’avais eu un empêchement de dernière minute incroyable. La tuile… Juste au moment où je préparais mon sac pour aller au match, à 2 minutes de partir, paf ! J’entends « bip bip » sur mon portable. Je regarde : je venais de matcher ! 3 d’un coup cette fois ! 3 putain de gonzesses qui matchent avec moi en même temps, ça se refuse pas. Alors j’ai honoré le matching, normal quoi. N’importe quel mec aurait fait pareil. La 1ère avait 17 ans, donc je suis allé l’aider à réviser son Bac avant de lui mettre un coup. La 2nde, Chantal, était déjà ménopausée donc c’est passé comme papa dans maman, c’est l’avantage. Et avec la 3ème en revanche c’était un peu plus chaud, une cérébrale qui se prenait la tête sur son avenir à moyen terme avec moi, j’ai dû l’inviter au resto pour pouvoir lui mettre un coup. A 159 euros l’addition, ça va, je m’en sors pas trop mal. Bref, une super journée qui a super bien matché, c’est l’essentiel. En plus je crois que je suis tombé amoureux de la petite de 17 ans. Et sinon, il parait que le H a finalement gagné, donc bravo au H d’avoir aussi matché. »
Ivara, arrière-droit comme un i (titulaire)
« Ma gueule va être honnête avec vous, ma gueule le dit sans honte : ma gueule a pas fait le meilleur match de sa carrière, mais ma gueule a assuré l’essentiel. Bon, certes mes gueules, ça avait mal commencé. Pas du tout dans le rythme, avec ce 1er ballon de la tête où ma gueule a refusé de mettre la tête : ma gueule a fait sa spéciale, cul tourné vers l’adversaire, tête rentrée dans les épaules et ballon perdu. Dans la foulée, ma gueule a enchainé avec cette passe en retrait mal assurée sur Man Wai, histoire de le mettre en galère d’entrée. Un pressing haut sur Man Wai, une passe molle, il n’en fallait pas plus pour que Man Wai rate son dégagement, fasse une passe directe à un attaquant adverse qui n’avait plus qu’à venir le fixer. Heureusement mes gueules, on a eu de la chance : ballon trop croisé, avec un Man Wai bien sorti, qui avait bien fermé l’angle… mais bon c’était chaud mes gueules ! D’ailleurs, ma gueule a eu chaud tout le match, un soleil de plomb et une surchauffe permanente. Mais bizarrement, ma gueule s’est bonifiée avec le temps. A un moment en 2ème mi-temps, ma gueule a même pris un ballon de la tête ! Ma gueule a aussi fait parler sa vitesse en défense, car en face ça allait super vite. Et puis ma gueule a aussi fait la dif avec ses touches de balle propres et ses passes bien assurées. Et ouais ma gueule ! C’est ça ma gueule ! »
Cris, arrière-gueule (titulaire)
« Quand je pense que c’est moi qui ai créé le club avec Marco, Kael et les 2 Nico… Résultat : aucun de nous qui joue ce match historique ! Non mais pour qui ils se prennent ces jeunes cons ? Bon, ça joue mieux et plus vite, et alors ? Si ça tenait qu’à moi, j’aurais mis Marco et moi en pointe, Nico en 10 avec Kael en sentinelle autour, Vinz en arrière central et roule ma poule ! Au lieu de ça, des Arthur en défense… le mec avait 3 ans quand on a créé le club ! 3 ans, il savait juste dire le mot ballon, et encore, ya que sa mère qui comprenait ! Et les autres c’est pas mieux : les Polo, Guillou et compagnie, ça passait tout juste de CM2 en 6è quand on jouait notre 1ère saison officielle en Critérium. Et aujourd’hui ça fait les malins… et je vous parle pas des origines des gars : que des sudistes ! Ça vient de villages qui sont même pas répertoriés par Google Map, ça chante des chants pour des clubs bizarres, le MHSC, ça sort des expressions chelou… Aujourd’hui, c’est limite si on ose mettre un maillot du PSG à l’entrainement ! Et avec tout ça, il faudrait qu’on soit heureux de les voir aller en finale ??? Non mais franchement, c’est pas pour faire du mauvais esprit, mais Nico et moi on avait notre place et rien que pour ça, on boycottera la finale. Surtout quand je vois Benj qui n’avance pas dans la liste des 14. Ou Hugues qui se claque en 20 minutes titulaire : nous on aurait au moins tenu une demi heure, minimum ! D’ailleurs, j’ai discuté avec Rani, et il était d’accord avec moi, lui il m’aurait mis titu. Bref, ça reste une victoire. Bravo quand même. »
Gayo, attacon, con-fondateur du HBFC (dans les gradins)
« Cette victoire, c’est celle de tout un groupe. Ce jour-là, ce n’est pas seulement le HBFC qui a gagné : c’est le football tout entier. Du titulaire au remplaçant, en passant par les blessés, les absents, les anciens joueurs, ou même les gardiens de stade, les arbitres, les employés de la Mairie de Paris, les vendeurs de pack de Cristaline, etc. Mais cette victoire, je le dis sans faille, c’est aussi la mienne, celle d’un homme visionnaire qui a su bâtir un groupe, inculquer des valeurs, souder des hommes, imposer une vision collective avec 20 ans d’avance. Je tiens à remercier également mon psoas, dont j’ai décidé qu’il me fasse mal toute la saison, afin de mieux mener l’équipe d’une main de maitre. Et le résultat est là. Footballeurs, footballeuses, bouchers, bouchères : merci à toutes et à tous pour votre soutien, votre implication. Merci de faire briller le H autant que vous m’accordez votre confiance et me maintenez au pouvoir. »
Nicoprez, défenseur central des droits de l’homme (dans les gradins)
« En tant que flic, c’est avec un certain plaisir non dissimulé que j’ai accueilli cette victoire. J’ai pu m’imposer comme le patron de la défense. Je n’avais pas de sifflet au bec ni de képi sur la tête, mais c’est pourtant moi qui ai fait la circulation à l’arrière-garde du HBFC. Ballon à droite et hop, circulez ! Ballon à gauche et hop, circulez ! Quand un attaquant adverse se présentait à moi, je le raccompagnais à la frontière sans même lui demander ses papiers. Si Hortefeux m’avait vu, il aurait été jaloux. Le 1er flic de France ce jour-là, c’était moi. Même Denis, supporter invétéré de l’Olympique Lyonnais, me parlait en brésilien car il me prenait pour Cris, l’ex-policier de l’OL. Lorsque j’ai perquisitionné le ballon pour tirer le coup-franc sur Guillou, j’ai tout de suite compris que ça allait faire mouche. Et ce coup-ci, c’était sans bavure : un coup-franc millimétré que je distillais sur le crâne de Guillou, qui n’avait plus qu’à propulser le cuir en lucarne et laisser le gardien sur place. Ça faisait 1-0, je donnais l’injonction à chacun de laisser éclater sa joie mais de se remettre aussitôt au garde à vous pour préserver le score. Les collègues m’écoutaient et sans cette cruelle décision arbitrale suivie d’un cruel penalty égalisateur, le H l’aurait emporté sans prolongations. Je me souviens avoir dû faire la police une dernière fois quand j’ai vu mon frère Ouss au sol se faire insulter par un adversaire. Le type a eu peur de se faire mettre à l’amende, et fort heureusement pour lui, il a obtempéré et laissé Ouss tranquille. Le temps additionnel se passait comme il se devait : je marquais mon penalty, mon gardien de la paix Man Wai brillait, le brigadier Guillou marquait son penalty, et nous passions en finale. Mission accomplie. Bravo aux collègues. »
Malick, Libéro, égalito, fraternito (titulaire)
« Il était temps que ce club rajeunisse sa moyenne d’âge. Quand je vois les mecs de 37 piges qui s’étonnent de la qualif pour la finale, franchement ya rien d’étonnant : suffit de mettre des mecs qui courent et c’est bon. Maintenant, j’espère juste qu’ils auront pas Alzheimer d’ici la finale pour qu’ils se rappellent ce match et puissent le raconter à leurs petits-enfants. Les pauvres. Ils me font de la peine. Je pense que rien que de me voir courir sous ce soleil de plomb, ils étaient essoufflés. Je suis content que leur cœur n’ait pas lâché au moment de l’égalisation, ni au moment des tirs aux buts. Je suis content aussi que pour la finale on loue un bus de 3ème âge pour pouvoir les transporter. Ça leur simplifiera la vie et ça nous évitera d’en perdre en route. J’espère juste qu’il y aura des tribunes couvertes pour éviter qu’ils attrapent un coup de chaud. Sinon cette demi-finale, RAS. Beaucoup de courses, beaucoup de taf avec Malick, mais on a bien tenu, c’était rigolo. J’espère qu’il y aura un peu plus de rythme en finale. »
Arthur, stoppeur de frayeurs en tout genre (titulaire)
« Tranquille ce match finalement, je me suis même pas fait de pizza sur les genoux, ni aux coudes, ni au cul. En parlant de coude je l’ai pas déboité non plus, pas de pompiers, rien… non vraiment ya pas à dire, c’était tranquille. J’ai même pas eu besoin de gueuler sur Man Wai non plus, incroyable ! Bon, je lui ai quand même lancé un « Man wai, accélère, bordel, et range ton sac ! » au moment de sortir des vestiaires, parce que vous m’enlèverez pas de la tête qu’un match sans engueuler Man Wai c’est quand même étrange. D’ailleurs j’ai l’impression que ça lui fait du bien, vu le match qu’il a fait. Bref, une belle victoire, j’ai bien mérité que Camille m’attende à la maison avec un bon repas. Un bon gratin dauphinois en entrée, une bonne côte de bœuf bien saignante ensuite et des travers de porc en dessert. Elle est trop forte ma meuf, d’ailleurs, je crois que je gagne des matches uniquement pour lui offrir le plaisir de me cuisiner de bons petits plats après, dresser le couvert et débarrasser la table. Cette victoire, c’est un peu celle de Souris ! Un seul regret finalement dans ce match : mon but refusé : je sais pas d’où sort ce hors-jeu… mon but de la tête façon Thiago Silva contre Chelsea, c’était parfait ! C’est pas grave, en bon capitaine je me sacrifie pour mes joueurs : ça permet à Guillou et Man Wai d’être les héros du match ! »
Polo, capitaine du H et de soirées (titulaire)
« ça m’a fait du bien de renouer avec le coaching ! Cette équipe du HBFC n’est plus la même quand elle est drivée par un vrai coach comme moi. J’ai bien aimé la prestation de mes joueurs qui n’ont pas changé depuis 3 ans ! Je les connais par cœur… Surtout le grand 12, il est pas mauvais ! Et que dire du 4, du 5 et du 3… exceptionnels ! Il a quand même fallu recadrer le 8 à la mi-temps, sinon je le connais, après il s’enflamme. J’ai voulu faire un changement en fin de match : mettre le 9 en défense centrale et le 1 en pointe, mais Ludo n’a pas voulu… Je sais pas pour qui il se prend ce Ludo ! Une belle victoire de mon équipe, mais un seul bémol : faudrait qu’on reprenne les bonnes habitudes et qu’on vienne me chercher en scooter pour la finale. Je sais qu’il y a un bus de prévu, mais ça ne vaut pas un trajet derrière Benj ou Guillou en scoot ! »
Rani, ex-coach (en théorie dans les gradins, en pratique le long de la touche)
« On a assisté à un beau match. En plus, elle était pas mal la petite blonde aux yeux bleus qui s’est assise sur mes genoux tout l’après-midi. Elle a l’air un peu jeune, mais elle me plait bien. »
Roméo, supporter amoureux (en tribune)
« Ma fille de 2 ans qui tombe amoureuse d’un type qu’elle a jamais vu, qui a 30 piges de plus, qui a un prénom de lover ultra prétentieux et qui est un putain de marseillais en plus ! Non mais moi c’est fini les matches du HBFC, terminé !
Tonio, joueur blessé du HBFC, vraiment blessé (en tribune)
« En toute modestie, je pense que je suis la star de cette demi-finale. Je comprends même pas que l’Equipe ne m’ait pas mis en Une le lendemain, avec en titre « Guillou marche sur l’eau ». Non mais c’est vrai quoi, jouer la star, j’y suis habitué. Les déhanchés de Cloclo à rendre folles toutes les Claudettes, c’est la routine. Etre acclamé par tous les clients quand je rentre à l’Arsouille, c’est la routine aussi. Que dire quand j’organise une petite fiesta sur ma terrasse de 120 mètres carrés avec 20 gonzesses en folie ? Classique. Les gens se battraient pour vivre ces moments-là, les CRS de Bagnolet doivent venir faire barrage à l’entrée de ma villa à chaque fois… Bref, être la star, je le dis avec humilité, c’est mon lot quotidien. Mais alors de là à imaginer que je puisse survoler les débats tel que je l’ai fait pendant ce match, ça c’est impensable. Même Zlatan n’a jamais vécu cette émotion. Dès la photo d’avant-match, je sens que le flash ne brille que pour moi, je sens tous les regards (surtout celui de Bébert) qui me dévorent littéralement, qui ont envie de mon corps, envie de me voir en action, envie de voir la sueur couler sur mes muscles et les faire étinceler. Quand l’arbitre a sifflé le coup d’envoi, je l’ai entendu me dire : « vas-y Guillou, donne au public ce qu’il veut recevoir de toi ». J’ai donc accepté mon destin, et j’ai changé le cours de l’histoire du HBFC. J’ai commencé par mettre un but de la tête en pleine lucarne. Je me suis dit qu’avec ma taille modeste, un but de la tête serait plus humiliant pour mes adversaires. Je me suis aussi dit qu’en pleine lucarne, le gardien n’en serait que plus ridicule. J’ai alors crié ma rage de vaincre après ce but, c’était magnifique. J’ai dit à Malick de ne pas trop se la raconter, son coup-franc était facile, c’est moi qui avais fait la dif. Du coup Malick est resté à distance raisonnable de moi durant la célébration, et je l’en remercie. Le match a repris, et j’ai taché de rester discret pour ne pas trop faire d’ombre à mes collègues. J’ai dit à Polo de ne pas hésiter à provoquer un penalty, histoire d’offrir plus d’émotions à mon public et de briller encore plus pour lui ensuite. A 1-1, j’ai repris les choses en main. J’ai laissé Man Wai croire qu’il était une star en arrêtant (avec chance et sans panache) 3 penalties. Mais c’est encore bien moi qui, une fois de plus, ai fait basculé les choses. Décidément très inspiré ce jour-là, j’ai pris le ballon, je l’ai posé, je l’ai regardé, je lui ai dit « vas-y bonhomme, embrasse les filets et fais de moi la star que le public veut voir », et le ballon s’est exécuté. Il est allé embrasser la lucarne avec une force inhumaine, et une fois de plus, j’ai exulté, mon public avec moi. Là encore, j’ai prié Man Wai et Malick de se tenir à distance raisonnable, afin qu’ils n’oublient pas qui était la star. J’ai levé le doigt au ciel en direction de Cloclo, et je suis parti saluer mon public. Bébert était en pleur, il m’a demandé un autographe, et je lui ai offert sans rechigner. J’ai fait semblant de ne pas voir Gayo jalouser mon corps, ma popularité, ma prestation. J’ai accepté de prendre la pose pour Erwan qui voulait une photo de moi. J’ai fait un baiser sur la bouche à chaque femme de joueur, avec une petite tape sur les fesses, comme le protocole l’exige. Ah ! Quelle belle journée. Pour moi c’est le quotidien ce genre d’émotions, mais sincèrement, je souhaite à tous les blaireaux d’en vivre de pareils. Merci la vie de me kiffer autant que je la kiffe ! »
Guillou, créateur, Paris, New-York, London, Stockholm (titulaire)
« La pute de sa grand-mère la chienne on les a bien enfoncés ces enculés ! Bande de pédés que vous êtes ! Oh pardon maman, je sais, ça se dit pas, mais quand même, avoue qu’on leur a bien défoncé l’anus sans huile et sans préliminaires à ces fils de pute, non ? Et l’arbitre de sa grand-mère la chienne qui nous siffle péno et nous refuse un but ! Non, franchement, moi je vous le dis : la victoire est belle, le meilleur a gagné, et c’est bien là l’essentiel. »
Yannick, enfonceur central ou latéral (titulaire)
« Ce match, c’est avant tout un retour sur investissement. Tout le monde me casse les couilles parce que je n’ai toujours pas payé ma licence au HBFC, et je crois que ce genre de match est là pour rappeler quelques vérités et envoyer un signal fort : est-ce qu’on demande à Zlatan de payer sa licence au PSG ? Non ? Eh ben moi c’est pareil, c’est même le HBFC qui à ce jour présente un solde débiteur envers moi. Une fois de plus, je me suis donné à fond, j’ai envoyé des allers retours incessants sur mon aile droite. J’ai distribué caviar sur caviar, taclé, récupéré, donné, récupéré, donné. J’ai même pris la défense de Guillou quand il a pris sa gifle et mis mon intégrité physique en danger, qu’est-ce que le HBFC veut de plus de moi ? 50€ ? Soyons sérieux. A la limite, je veux bien faire un selfie avec chaque joueur du H si ça peut leur faire plaisir. Oui parce que les selfies c’est ma spécialité. C’est même moi qui ai déposé le nom à l’origine (au départ, ça s’appelait des Oussfies, ou des Selfmane, comme on veut). Bref, en général, les Selfies, je les fais avec ma meuf ou mon chien, en général dans des lieux prestigieux (Londres, Venise, Rome, Roland Garros, loge du Parc des Princes, mon bureau des Invalides, Golfe de Deauville, Le Café des Anges rue de la Roquette, etc.), mais exceptionnellement je veux bien les faire avec des mecs en short au stade Louis Lumière. Ça reste exceptionnel bien sûr : si je renouvelle ma prestation en finale, je ferais payer les Selfies avec les joueurs et les supporters (en Dollar, les Euros ça m’arrange pas). Donc bravo pour cette victoire, vivement la finale, et kiss kiss love love Maeva ! »
Ousmane, ailier au grand cœur (titulaire)
« Merci d’avoir l’obligeance de bien vouloir arrêter de me mettre en pointe, et de bien vouloir me mettre ailleurs, sur une aile par exemple. Cordialement. »
Manu, attaquant de pointe manu militari (titulaire)
« Je crois que j’ai fait un de mes meilleurs matches de l’année : 20 minutes de jeu d’affilée, ça reste une sacrée perf’ ! Je remercie tout le staf médical, je remercie ma crème Musclor, le baume du Tigre de Man Wai, mon boxer DIM, et je remercie surtout mon abducteur d’avoir eu la force de tenir 20 minutes de match sur les 90 réglementaires. Non, vraiment, du fond du cœur et du fond de l’abducteur : merci à tous ! »
Hugues, mi-lieu mi-en forme mi-pas en forme (titulaire)
« En tant que récupérateur, j’aimerais bien récupérer mon genou si ça ne vous dérange pas ! Je l’ai oublié sur le terrain, à la 75è minute du match. Jusque-là j’avais fait un match quasi-parfait, quelques ballons perdus dans la transmission, comme d’hab, mais sinon un abattage exceptionnel et un nombre de ballons récupérés impressionnants. J’étais motivé comme jamais, j’ai même enfoncé 2 ou 3 types, fait quelques fautes méchantes dont je ne suis pas coutumier. En revanche, je le répète, je n’ai pas récupéré mon genou : le ligament croisé a rompu, avec un arrachement osseux. Merci à celui ou celle qui l’aurait aperçu de bien vouloir me le rendre au plus vite (m’envoyer un message en MP). »
Arnaud, milieu récupérateur (titulaire)
« Bravo au H d’avoir fumé son adversaire. D’ailleurs, à propos de fumer, personne aurait des feuilles à me dépanner par hasard ? C’est pour oublier cette salope de Gayo. Vous savez que c’est une salope Gayo ? Son grand-père était facho, il a buté des juifs à Auschwitz. Et puis de toute façon, à part Marco qui est un fréro, vous êtes tous des salopes et je vous baise tous. Surtout Yannick, il me fait pas peur ce pd, son frère Erwan non plus, je les défonce quand ils veulent. Bande de putes de marseillais ! Je vous souhaite le meilleur pour la finale, j’espère sincèrement que vous allez gagner. Je peux venir avec vous en bus ? Merci les mecs. »
Vinz (hors-jeu)
« Non Vinz, j’ai beau m’appeler Kapo, je te jure que mon grand-père n’a rien à voir avec les camps de concentration. Les seules balles qu’on a tirées dans la famille, c’est sur un terrain de foot, et avoue qu’on se débrouille plutôt bien, non ? »
Kapo, artilleur offensif (remplaçant)
« Ce match était intéressant, j’ai fait de bonnes analyses en tribune. Autour de moi, le public se régalait de mes interventions, tantôt avec mes critiques envers Mathieu pour ses contrôles de merde, tantôt avec mes railleries envers Benj pour sa lenteur de merde, tantôt avec mes insultes envers les adversaires pour leur adversité de merde. De bonnes analyses lucides, donc, jusqu’à ce coup d’éclat venu d’ailleurs : l’arbitre de touche qui invalide un but pourtant valide et magnifique de Polo, avec cette tête lobée sous la barre qui redonnait l’avantage au HBFC dans les 5 dernières minutes et leur évitait une dangereuse séance de tirs aux buts. Quand j’ai vu ce peintre d’arbitre siffler un hors-jeu là où il aurait mieux fait de fermer sa grande gueule, j’ai tout de suite compris que j’avais un rôle à jouer. En tant que consultant professionnel chez Bein Sport, j’ai constaté un faciès asiatique chez ce pd d’arbitre : j’ai donc commencé par le traiter de Bruce Lee, de Jacky Chan de l’arnaque. Succès immédiat dans les tribunes populaires à mes côtés. Porté par mon public, mon inspiration est alors montée crescendo, et j’ai fini par traiter ce peintre d’arbitre de braqueur à 40€ (eu égard au chèque qu’il perçoit en tant qu’arbitre officiel). Je l’ai ensuite traité de Jacques Mesrines à 40 balles, et lui ai lancé mes « ti a pas de face, oh Mesrines ! Ti a pas de figure ! », faisant rire tout le public autour de moi. Même les adversaires riaient de mes interventions, et j’ai savouré cet instant comme il se devait : avec des « oh maman c’est bon, c’est pas méchant ce que je dis » (puisque la seule à ne pas rire, c’était ma propre mère, me reprochant de crier trop fort et d’être trop irrespectueux). Conscient d’avoir été un peu loin, j’ai présenté mes excuses à maman depuis ce jour, et je tiens également à m’excuser auprès de toute la communauté asiatique. Sayonara ! »
Erwan, frère de joueur (en tribune)
« Pour moi ce match, c’était surtout l’occasion de prouver à Sido que quand je rentre bourré le samedi à 5 du mat’, c’est pas pour le plaisir, c’est juste parce que le H a des trucs à fêter… c’est en quelque sorte pour motif professionnel. Je crois que ce jour-là, elle l’a bien compris. Je l’ai jamais vue aussi à fond pour un match de foot. Le ballon du terrain l’intéressait presque plus que le ballon de son ventre. Ça fait plaisir. Pour la peine, le soir après la victoire, on a fait double bar, on a mis les bouchées doubles, on a payé 2 fois plus et on est rentrés 2 fois plus bourrés ! Bref, c’était un bon moment, probablement mon avant-dernier match en tant que coach du H. D’ailleurs, j’ai bien compris les appels du pied de Rani pour prendre ma succession, mais je laisse le Prez gérer la situation. Je m’excuse d’avance auprès de lui, car j’assurerai quand même l’intérim pour ce dernier match, le plus important : la finale ! »
Ludo, ré mi fa sol l’adoré entraineur (sur la touche)
« Je savais que mon fils Yannick faisait tomber toutes les filles, mais j’ignorais qu’en plus il faisait tomber tous les mecs… au foot ! C’est vrai quoi, il faut le voir pour le croire : rien ne lui résiste, je suis tellement fière de lui. »
Dominique, mère de joueur (en tribune)
« Comme on dit, l’essentiel, c’est de participer, et j’ai participé. N’en déplaise à mes détracteurs, j’ai quand même marqué les esprits avec cette roulette enchainée d’un rateau dès mon entrée en jeu. Une roulette magnifique, le long de la touche, pour éliminer 2 joueurs et faire une bonne passe juste derrière. Je sais pas trop comment j’ai fait, c’est allé un peu trop vite pour moi, mais c’est passé (Bébert : merci de me transmettre la vidéo pour analyse stp). En tout cas, une vraie roulette d’esspert ! Bon, le problème c’est qu’ensuite, d’après certains, je n’ai plus fait grand-chose. J’étais un peu hors du coup paraît-il. Un peu hors de forme peut-être. Moi je pense que c’est juste dû à l’appréhension à cause de mon nez cassé (j’achèterai un masque pour la finale). En tout cas, j’ai fait esspertiser les statistiques par moi-même, et elles sont formelles : 100% de mes entrées en jeu se sont soldées par une victoire éclatante du H (esspertise réalisée sur un panel des 3 meilleurs matches de coupe du HBFC). Donc pour la finale, vous savez ce qu’il vous reste à faire. D’ailleurs vivement la finale, car j’ai fait mes calculs, et eux aussi sont formels : on a entre 97 et 98% de chances de gagner si on croit en nous. Alors comme le disait Julio César, un seul mot d’ordre : credo veni vici ! »
Benj, attaquant essperimenté (remplaçant)
Moralité :
Il y a autant de résumés possibles pour ce match qu’il y a eu de joueurs pour le disputer ou de supporters pour encourager. Une chose est sûre, il ne reste plus qu’un match : la finale. Espérons qu’il n’y aura qu’une façon de le résumer : la victoire du HBFC.
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